• Fiona m'avait assuré, dès le début, qu'elle n'y attachait aucune importance... - On fera avec... C'est pas l'essentiel, ça, le sexe... On peut très bien s'en passer... Du moment qu'on s'aime... Ca me convenait tout à fait : j'étais doté d'une minuscule petite queue qui s'était toujours avérée incapable de procurer le moindre plaisir aux deux seules partenaires que j'avais eues avant elle... Elles s'étaient montrées tout aussi franches l'une que l'autre... - C'est vrai que c'est pas la taille ni l'épaisseur qui compte, avait conclu Sophie en me quittant, au bout de trois semaines, mais faut quand même un minimum !... Quant à Séverine elle s'étonnait chaque fois... - On sent rien... Absolument rien... On dirait que t'es pas dedans... Ca avait duré deux mois...
    Fiona n'y attachait pas d'importance... Elle le disait... Elle le répétait... Elle paraissait le croire... Sous mes doigts, sous ma langue, sous ma bouche elle approchait parfois de l'extase que je rêvais de lui donner... Quand je venais en elle jamais... Elle me laissait m'agiter, les bras serrés autour de moi, attendait que j'aie fini pour demander invariablement... - C'était bon pour toi ?... Je m'inquiétais : elle était vraiment sûre que ça avait si peu d'importance pour elle?... Elle me faisait taire d'un baiser... - Te pose pas de questions qui n'en valent pas la peine...
    Par ailleurs on s'entendait bien... On avait les mêmes goûts, les mêmes intérêts, les mêmes fréquentations... On coulait des jours paisibles, heureux, sans dissensions majeures, sans heurts... On s'en émerveillait... On n'avait, ni l'un ni l'autre, jamais connu ça... Et on a décidé de se marier, par un beau matin d'Avril, pour le meilleur et pour le pire...
    Le pire a pris - très vite - le visage de Marie-Claude dont elle a fait la connaissance, peu après, au cours d'un stage de yoga... Elle s'est aussitôt enthousiasmée pour elle... Il n'y en avait plus que pour Marie-Claude... Qui était une femme d'exception... Qui savait tout sur tout... Qui avait atteint un haut niveau de développement spirituel... Qui pouvait, dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres d'ailleurs, rivaliser sans complexes avec les plus grands... Marie-Claude dont j'aurais eu, moi aussi, beaucoup à apprendre... Marie-Claude qui me sortait chaque jour un peu plus par les yeux...



    - Tu sais pour ton problème... - Quel problème ?... - Marie-Claude dit qu'il y a des tas de solutions... - Ah, parce que tu es aussi allé parler de ça à Marie-Claude ?... - Bien sûr !... On se dit tout toutes les deux... On est comme deux sœurs... Elle dit qu'il y a des tas de solutions, mais que le mieux c'est encore de commencer par la médecine traditionnelle... Elle connaît une infirmière qui travaille dans le service d'un professeur spécialisé là-dedans... Ils obtiennent des résultats spectaculaires... Même si c'est pas à tous les coups... Alors on va aller la voir cette infirmière... Demain... Marie-Claude a tout arrangé... Elle nous dira ce qu'elle en pense... - C'est ça... Et puis quoi encore ?...  - Bon... Eh bien je continuerai à me masturber en cachette dans la salle de bains comme quand j'avais douze ans...
    L'infirmière était une gamine d'à peine vingt-cinq ans qui a pris tout son temps pour scruter, palper, mesurer... Qui a recommencé... Qui a soupiré... Qui a fini par hocher la tête... - A ce point-là, à mon avis, il y a rien à faire... Il peut aller voir Mercoeur... Il l'examinera... C'est à lui de décider... Mais enfin, pour être franche, je crois que ça n'en vaut même pas la peine...
    Elle a patiemment attendu que je sois arrivé au bout et elle s'est redressée sur un coude... - Ca peut pas durer comme ça !... Faut vraiment faire quelque chose... Marie-Claude m'a parlé d'une magnétiseuse... Une femme exceptionnelle... - Ca va pas recommencer, écoute !... - Parce que ça te va comme ça à toi ?... T'es satisfait ?... Eh ben pas moi !... - Tu as toujours dit que ça n'avait pas d'importance pour toi, que l'essentiel c'était...   - J'ai changé d'avis... Marie-Claude m'a ouvert les yeux... Moi aussi, j'ai le droit de m'épanouir, figure-toi !... Comme toutes les femmes... A quarante ans il serait temps...  - Ce qui veut dire, en somme, si je te comprends bien, qu'il faut que j'aille montrer ma queue à tous les charlatans de France et de Navarre... - On peut pas discuter avec toi... C'est pas la peine... Et elle m'a tourné le dos... Il s'est passé une dizaine de minutes et puis les draps ont été agités comme de vagues... Il y a eu des battements de jambes... Des soubresauts... Des convulsions... Et elle a bruyamment donné libre cours à son plaisir...
    Dès le lendemain elle est revenue à la charge... - Je te comprends pas... Non, je te comprends pas... Parce que voilà un truc dont tu souffres depuis des années et des années, tu diras pas le contraire... On te propose des solutions... Efficaces... Qui ont fait leurs preuves... Et tu fais la fine bouche... Et tu veux pas en entendre parler... A croire que tu préfères te complaire là-dedans... Que ça te satisfait finalement quelque part... Mais à moi, tu y penses quelquefois à moi?... Non... C'est le dernier de tes soucis... Alors tu t'étonneras pas si, à la longue, je finis par aller voir ailleurs...
    La magnétiseuse a fait tourner son pendule au-dessus de mon bas-ventre pendant un bon quart d'heure... Et puis elle y a réuni les mains, l'air grave, inspirée, concentrée... - Bon... Le cas n'est pas désespéré... On devrait pouvoir réussir à gagner un peu, surtout en épaisseur... Je vais vous prescrire un onguent que je fais venir spécialement du Kenya... Les guerriers masaï l'utilisent depuis des générations... C'est une référence... Mais ne vous attendez pas à ce que vos attributs en deviennent pour autant comparables aux leurs... Ca ne pourra évidemment jamais être le cas... Elle a tendu deux gros pots de céramique dont Fiona s'est emparée... - Le blanc le matin... Le bleu le soir... Vous vous en enduisez largement sur toute la surface et vous laissez pénétrer... On se revoit dans six mois...
    Elle a voulu s'en occuper elle-même... - Laisse-moi faire !... Parce que je te connais... Tu vas oublier les trois quarts du temps... Si encore tu le fais pas exprès... Matin et soir, c'était donc tout un cérémonial qu'elle accomplissait avec infiniment de sérieux... Qui durait, chaque fois, une bonne demi-heure...Et qui ne donnait aucun résultat... Elle avait beau mesurer, chaque samedi, avec soin, les choses restaient désespérément en l'état... - Non... Non... Ca n'a pas bougé... Il faut qu'on soit patients... Elle a dit six mois...
    - Ils sont où ?... - Quoi donc ?... - Les pots du Kenya... - Je les ai balancés... J'en ai marre de toutes ces idioties... - Ah ben bravo !... Bravo !... Alors moi je me mets en quatre, je me décarcasse pour toi et tout ce que tu trouves à faire c'est me mettre des bâtons dans les roues à la première occasion... Et à moi tu y penses à moi de temps en temps ?... Evidemment non... Il n'y en a que pour ta petite personne... Bon, mais t'étais prévenu, tu diras pas le contraire... Tu l'auras bien cherché...
    - Tu sors ?... - Je sors, oui... - Tu vas où ?... - Si on te le demande tu diras que tu n'en sais rien... Elle n'est rentrée qu'au petit matin, a dormi jusqu'à midi... A cinq heures Marie-Claude a appelé... - Oui... Oui... Moi aussi... Il y a longtemps que je m'étais pas éclatée comme ça... Pas de problème... Même heure même endroit... Oui... Oui... A tout à l'heure... Et puis un type un peu plus tard... - Norbert !... C'est toi !... Ca me fait plaisir, tu peux pas savoir !... Et moi donc !... J'espère bien... Il manquerait plus que ça !... Oui... Oui... Je te dirai... J'arrive... Je t'embrasse...
    Elle sortait le soir... Presque tous les jours... Il y a eu une voiture verte qui est venue l'attendre en bas pendant près d'une semaine... Qui a disparu... Une autre - grise - l'a remplacée... Qui a fini par disparaître aussi... D'autres... Plus ou moins longtemps... Quand elle ne sortait pas elle se donnait son plaisir avec ses doigts... Dans le lit, à mes côtés... Ou bien, dans la journée, là où elle se trouvait... Avec la plus totale impudeur...
    - Ca te convient comme situation ?... Elle finissait de se préparer dans la salle de bains... Le grand jeu... Robe moulante rouge et maquillage de conquête... - Pas vraiment, non... - Ca... Tu n'as qu'à t'en prendre à toi-même... Il y avait des solutions... Il y en a encore... A toi de voir... C'est pour toi... Parce que moi maintenant j'ai ce qu'il me faut... Quand je veux... Comme je veux... Seulement si tu fais rien de ce côté-là, si on fait rien, s'il peut jamais rien y avoir entre nous, alors je vais finir par me demander sérieusement ce qu'on fait encore ensemble...
    - Il faut lui ouvrir les chakras... Ca vient de là, c'est évident... Là-dessus Marie-Claude et la sophrologue-sexologue-coacheuse sont tombées parfaitement d'accord après une demi-heure d'incompréhensible charabia... Mais encore fallait-il d'abord se faire une idée aussi précise que possible de mes vies antérieures... - Ca a dû être quelque chose !... - Oui... On peut supposer que son organe était déjà d'un format inhabituel, mais... dans l'autre sens... Ou bien qu'il en a fait un usage tout à fait immodéré... L'un n'excluant d'ailleurs pas forcément l'autre... Une hypothèse également plausible, c'est que c'était un chef de guerre qui avait pour habitude d'émasculer ses prisonniers en prenant un malin plaisir à les faire atrocement souffrir... Il y a toutes sortes d'autres possibilités auxquelles on ne pense pas forcément... Seules les régressions nous permettront d'y voir clair... Elles m'ont fait allonger, calé la tête avec des coussins... - Fermez les yeux !... Détendez-vous !... Ne pensez à rien... Vous entrez dans un long tunnel... Tout au bout, là-bas, il y a une lumière, une extraordinaire clarté... Vous la voyez ?... Vous êtes irrésistiblement attiré par elle... Vous accélérez le pas... Vous approchez... C'est tout près... C'est là... Vous y êtes... Le temps que vos yeux s'habituent... Là... Qu'est-ce que vous voyez ?... Hein ?... Qu'est-ce que vous voyez ?... - Je vois deux connes qui se prennent terriblement au sérieux...
    - Non, mais tu te rends compte de ce que tu as fait ?... Pour quoi je suis passée, moi ?!... Ah, t'avais bien préparé ton coup , hein ?!... Un moment que ça te démangeait... Que tu en rêvais... Que tu ne pensais plus qu'à ça : t'offrir ton petit scandale... J'aurais dû m'y attendre... Il fallait bien qu'un jour ou l'autre  tu essaies de compenser tes insuffisances physiques en t'en prenant à nous... Nous qui faisons tout ce que nous pouvons pour t'aider... Mais, mon pauvre, regarde-toi !... Tu ne leur arrives pas à la cheville !... Et t'es même pas fichu de t'en apercevoir... Non, mais ce petit air supérieur que tu as pris pour leur balancer ça !... Jamais je te le pardonnerai... Jamais... Tu me le paieras... Je te jure que tu me le paieras... Cher... Très cher...
    - Je te présente Baptiste... Il me saute... Depuis trois mois... Et il fait ça bien... Très bien même... Faut dire qu'il est équipé pour, lui !... Attends... Je vais te montrer!... Elle l'a déboutonné, déshabillé... Il s'est laissé faire, un vague sourire fiché au coin des lèvres... - Qu'est-ce t'en penses ?...Ca au moins c'en est une, non, tu trouves pas ?... Elle l'a prise dans sa main... Elle l'a fait s'élancer... - Regarde-moi ça !... Non, mais regarde-moi ça !... Comment ça donne envie... Tu peux pas savoir comment ça donne envie !... Et avec ça au moins... Tu veux voir ?... Mais si, tu vas voir !... T'auras qu'à te branler en même temps... De toute façon maintenant t'auras plus droit qu'à ça...    


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